vendredi 4 novembre 2011

23ème Café Repaire Berrichon - Charte d'Amiens

Charte d’Amiens

Le Congrès confédéral d'Amiens confirme l'article 2 constitutif de la Confédération Générale
du Travail, disant : « La Confédération Générale du Travail groupe, en dehors de toute école
politique, tous les travailleurs conscients de la lutte à mener pour la disparition du salariat et
du patronat. »

Le Congrès considère que cette déclaration est une reconnaissance de la lutte de classe qui
oppose sur le terrain économique les travailleurs en révolte contre toutes les formes
d'exploitation et d'oppression, tant matérielles que morales, mises en œuvre par la classe
capitaliste contre la classe ouvrière ;

Le Congrès précise, par les points suivants, cette affirmation théorique :

Dans l'œuvre revendicatrice quotidienne, le syndicalisme poursuit la coordination des efforts
ouvriers, l'accroissement du mieux être des travailleurs par la réalisation d'améliorations
immédiates, telles que la diminution des heures de travail, l'augmentation des salaires, etc.
Mais cette besogne n'est qu'un côté de l'œuvre du syndicalisme ; il prépare l'émancipation
intégrale qui ne peut se réaliser que par l'expropriation capitaliste ; il préconise comme moyen
d'action la grève générale et il considère que le syndicat, aujourd'hui groupement de
résistance, sera, dans l'avenir, le groupe de production et de répartition, base de la
réorganisation sociale ;

Le Congrès déclare que cette double besogne quotidienne et d'avenir découle de la situation
des salariés qui pèse sur la classe ouvrière et qui fait à tous les travailleurs, quelles que soient
leurs opinions ou leurs tendances politiques ou philosophiques, un devoir d'appartenir au
groupement essentiel qu'est le syndicat ;

Comme conséquence, en ce qui concerne les individus, le Congrès affirme l'entière liberté
pour le syndiqué de participer en dehors du groupement corporatif à telles formes de lutte
correspondant à sa conception philosophique ou politique, se bornant à lui demander, en
réciprocité, de ne pas introduire dans le syndicat les opinions qu'il professe au dehors ;

En ce qui concerne les organisations, le Congrès déclare qu'afin que le syndicalisme atteigne
son maximum d'effet, l'action économique doit s'exercer directement contre le patronat, les
organisations confédérées n'ayant pas, en tant que groupements syndicaux, à se préoccuper
des partis et des sectes qui, en dehors et à côté, peuvent poursuivre, en toute liberté, la
transformation sociale.

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