vendredi 4 novembre 2011

23ème Café Repaire Berrichon - Le syndicalisme est-il mort ?



Amis AMG d'ici et d'ailleurs bonjour,

La prochaine rencontre du Repaire berrichon, aura lieu le jeudi 17 novembre à 19h au Bistrot le Guet-apens à Pigny (10 km au Nord de Bourges direction Henrichemont). Nous traiterons de la question du syndicalisme aujourd'hui en France, grâce à Stéphane de manière joyeuse et en chanson.

Nous inaugurerons aussi l'exposition des photographies que Loïc Touzet a réalisées lors des dernières manifestations contre la réforme sur les retraites. Et, vu que nous fêterons aussi l'arrivée du vin nouveau (pour ne pas citer de nom), je pense que la soirée devrait être festive...

Photo : Loïc Touzet

Enfin, si l'avion de Jean ne s'est pas abîmé dans l'Atlantique Nord, il devrait pouvoir nous proposer une petite projection d'images des indignés de Wall Street.

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sur le travail de Loïc Touzet :
http://loictouzet.blogspot.com/

sur Les Grandes Bouches :
http://www.myspace.com/lesgrandesbouches
http://lesgrandesbouches.free.fr/tech.html

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sur le "Café Repaire berrichon" :
http://caferepaireberrichon.blogspot.com/

sur l'émission "Là bas si j'y suis" :
http://www.la-bas.org/

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contact Repaire berrichon :
Jean Frémiot
09 51 04 07 74
jf@jeanfremiot.fr
http://caferepaireberrichon.blogspot.com/

23ème Café Repaire Berrichon - Le syndicalisme est-il mort ?

«Que peuvent les lois là où ne règne que l’argent»
Pétrone (Satiricon)


Le syndicalisme est-il mort ?

Les syndicats sont les organisations de base des travailleurs. Pourtant, depuis les années quatre-vingt, les syndicats ont connu un net recul des adhésions. Ils ont connu des divisions de plus en plus grandes entres les confédérations sur les modalités d’action ou de négociation. Ils ont surtout connu un changement de nature au cours du siècle passé. En effet, sept syndicats (la CGT, FO, l’UNSA, l’Union syndicale Solidaire, la CNT, la FGAAC et la FSU) se revendiquent de la Charte d’Amiens, texte fondateur d’un syndicalisme « à la française ».
Le syndicalisme révolutionnaire place la lutte comme principal et quasiment unique levier d’amélioration de la condition ouvrière et salariale. Par opposition le syndicalisme réformiste pense que la négociation constitue le meilleur des leviers pour aboutir aux mêmes résultats.

Depuis quelques années, les conflits sociaux n’ont pas manqué. Les manifestations ont attirés des millions de personnes dans la rue. La raideur dans la négociation des gouvernants actuels est telle, les résultats de ces négociations sont si maigres, que pour beaucoup « faire la grève » ne sert plus à rien.
Résignation, pari politique… Les motifs ne manquent plus pour ne pas relever le défi.

Oui mais… Pas un jour ne se passe sans que l’information ne nous apporte son lot de mauvais présages concernant la situation économique. C’est un peu comme si les décideurs préparaient les opinions publiques à des sacrifices comparables à ceux qui sont exigés du peuple grec.
Notre jovial premier Ministre a même lancé l’idée, pour le moins éculée, d’un alignement avec nos voisins allemands sur tous les domaines de la sphère fiscale et sociale, préconisant au passage un nouveau recul en matière de droit à la retraite.
Dans le même tempo, l’Union Européenne s’apprête à réduire de manière drastique le programme d’aide aux plus démunis alors qu’en France, notamment, une récente étude de l’INSEE fait état d’un développement inquiétant de la pauvreté et des inégalités.
Rares sont les voix, expertes ou politiques, qui proposent d’autres voies plus radicales pour sortir du bourbier dans lequel les requins de la finance nous ont jetés. Celles-ci sont promptement disqualifiées par les théoriciens de l’impossible : hors le marché, point de salut !
Ledit marché continue de tirer les ficelles et les pantins désarticulés qui se réuniront prochainement pour le G20 continueront de nous saouler de leurs beaux discours et engagements sincères sans pour autant prendre les décisions nécessaires au règlement de la crise financière qui secoue la planète.
Le marché exige et impose, au travers de ses bras armés, les agences de notation, un recul des droits sociaux sous prétexte d’un retour aux indispensables équilibres budgétaires.
Mais ces officines vont encore plus loin : la récente dégradation de la note de la dette souveraine italienne est notamment justifiée par une certaine instabilité politique !
Non contente de peser sur les choix budgétaires et économiques des états, la «finance» vient maintenant mettre son grain de sel pour remettre en cause les choix démocratiques des citoyens.
Constatons par ailleurs que trop de nos hommes politiques ne sont pas seulement proches des milieux d’affaires, mais également du milieu tout court. L’addiction à l’argent sale s’ajoute à celle du marché. Le livre du journaliste d’investigation, connu et reconnu, Pierre Péan, lève un voile cru sur les méthodes de notre personnel politique dans un microcosme où se mêlent barbouzes et voyous.
In fine, on s’aperçoit que la vie politique hexagonale ne s’appuie plus sur le fruit du processus démocratique mais obéit aux ordres d’intervenants extérieurs peu recommandables.
Le propos n’est pas ici de suggérer un rejet des urnes, mais bien de pointer le fait que ce processus démocratique est orphelin sans l’intervention directe des citoyens dans tous les domaines où se joue leur avenir commun.
Au moment où nous sommes, certains pensent encore que notre salut de salariés, de retraités, de chômeurs, de précaires ne passe que par ces urnes. Pour la plupart des syndicats dits « révolutionnaires », ils estiment que le monde du travail, sacrifié sur l’autel de la crise, doit se manifester et manifester sans attendre les échéances électorales de 2012, pour imposer les autres choix possibles.

Si l’on parle de mort du syndicalisme, la question fondamentale qu’il convient à chacun de se poser est celle-ci : la lutte est-elle vaine ? Par la négociation et/ou par la grève ?

23ème Café Repaire Berrichon - Charte d'Amiens

Charte d’Amiens

Le Congrès confédéral d'Amiens confirme l'article 2 constitutif de la Confédération Générale
du Travail, disant : « La Confédération Générale du Travail groupe, en dehors de toute école
politique, tous les travailleurs conscients de la lutte à mener pour la disparition du salariat et
du patronat. »

Le Congrès considère que cette déclaration est une reconnaissance de la lutte de classe qui
oppose sur le terrain économique les travailleurs en révolte contre toutes les formes
d'exploitation et d'oppression, tant matérielles que morales, mises en œuvre par la classe
capitaliste contre la classe ouvrière ;

Le Congrès précise, par les points suivants, cette affirmation théorique :

Dans l'œuvre revendicatrice quotidienne, le syndicalisme poursuit la coordination des efforts
ouvriers, l'accroissement du mieux être des travailleurs par la réalisation d'améliorations
immédiates, telles que la diminution des heures de travail, l'augmentation des salaires, etc.
Mais cette besogne n'est qu'un côté de l'œuvre du syndicalisme ; il prépare l'émancipation
intégrale qui ne peut se réaliser que par l'expropriation capitaliste ; il préconise comme moyen
d'action la grève générale et il considère que le syndicat, aujourd'hui groupement de
résistance, sera, dans l'avenir, le groupe de production et de répartition, base de la
réorganisation sociale ;

Le Congrès déclare que cette double besogne quotidienne et d'avenir découle de la situation
des salariés qui pèse sur la classe ouvrière et qui fait à tous les travailleurs, quelles que soient
leurs opinions ou leurs tendances politiques ou philosophiques, un devoir d'appartenir au
groupement essentiel qu'est le syndicat ;

Comme conséquence, en ce qui concerne les individus, le Congrès affirme l'entière liberté
pour le syndiqué de participer en dehors du groupement corporatif à telles formes de lutte
correspondant à sa conception philosophique ou politique, se bornant à lui demander, en
réciprocité, de ne pas introduire dans le syndicat les opinions qu'il professe au dehors ;

En ce qui concerne les organisations, le Congrès déclare qu'afin que le syndicalisme atteigne
son maximum d'effet, l'action économique doit s'exercer directement contre le patronat, les
organisations confédérées n'ayant pas, en tant que groupements syndicaux, à se préoccuper
des partis et des sectes qui, en dehors et à côté, peuvent poursuivre, en toute liberté, la
transformation sociale.