dimanche 11 décembre 2011

24ème Repaire berrichon : "La dette"



Amis AMG d'ici et d'ailleurs bonjour,

La prochaine rencontre du Repaire berrichon, aura lieu le jeudi 15 décembre à 19h au Bistrot le Guet-apens à Pigny (10 km au Nord de Bourges direction Henrichemont). Nous recevrons Ana Sailland qui nous fera partager sa vision chamanique du capitalisme.

Ana Sailland vit en pleine nature en Haute Savoie, proche des fées, des gnomes, des biches et des sangliers. Adepte du chamanisme modeste et de cyclisme intensif, elle enseigna longtemps les mathématiques à l'école d'ingénieurs de Genève.

Ana Sailland, sous l'angle des caméras lors de sa dernière apparition publique
au Printemps de Bourges dernier
Photo : Jean Frémiot


Elle vient à Pigny pour dépeindre l’ahurissante illégitimité de la dette, puis suggérer quelques solutions à la portée de la citoyenneté, hors toute hiérarchie. Elle prône la transmutation de l'organisation humaine depuis le société du troc jusqu'à la civilisation du don. "L’amateur est expert en passion" dit-elle.

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Il sera donc question de la dette. Et pour en savoir un peu plus, je vous propose quelques éléments pour nourrir la discussion :

- "Pourquoi la dette n'est pas le véritable problème" sur agoravox.fr (Dommage qu'il n'y est pas de signature à cet article, il est très claire.) :
http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/pourquoi-la-dette-n-est-pas-le-100634

- Un article de Marianne2.net sur "comment les financiers nous baladent" avec un entretien d'Etienne Chouard dont les propos sont tout à fait claires. Article de SuperNo
http://www.superno.com/blog/2011/12/la-dette-pour-les-nuls/): http://www.marianne2.fr/Dette-comment-les-financiers-nous-baladent_a213087.html

- "Mobilisation pour un audit citoyen de la dette publique !" du Collectif pour un audit citoyen de la dette publique. Parce qu'il y a un moment il faut bien se sortir les doigts du c... :
http://www.audit-citoyen.org/

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sur le "Café Repaire berrichon" :
http://caferepaireberrichon.blogspot.com/

sur l'émission "Là bas si j'y suis" :
http://www.la-bas.org/

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contact Café Repaire berrichon :
Jean Frémiot
09 51 04 07 74
jf@jeanfremiot.fr
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vendredi 4 novembre 2011

23ème Café Repaire Berrichon - Le syndicalisme est-il mort ?



Amis AMG d'ici et d'ailleurs bonjour,

La prochaine rencontre du Repaire berrichon, aura lieu le jeudi 17 novembre à 19h au Bistrot le Guet-apens à Pigny (10 km au Nord de Bourges direction Henrichemont). Nous traiterons de la question du syndicalisme aujourd'hui en France, grâce à Stéphane de manière joyeuse et en chanson.

Nous inaugurerons aussi l'exposition des photographies que Loïc Touzet a réalisées lors des dernières manifestations contre la réforme sur les retraites. Et, vu que nous fêterons aussi l'arrivée du vin nouveau (pour ne pas citer de nom), je pense que la soirée devrait être festive...

Photo : Loïc Touzet

Enfin, si l'avion de Jean ne s'est pas abîmé dans l'Atlantique Nord, il devrait pouvoir nous proposer une petite projection d'images des indignés de Wall Street.

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sur le travail de Loïc Touzet :
http://loictouzet.blogspot.com/

sur Les Grandes Bouches :
http://www.myspace.com/lesgrandesbouches
http://lesgrandesbouches.free.fr/tech.html

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23ème Café Repaire Berrichon - Le syndicalisme est-il mort ?

«Que peuvent les lois là où ne règne que l’argent»
Pétrone (Satiricon)


Le syndicalisme est-il mort ?

Les syndicats sont les organisations de base des travailleurs. Pourtant, depuis les années quatre-vingt, les syndicats ont connu un net recul des adhésions. Ils ont connu des divisions de plus en plus grandes entres les confédérations sur les modalités d’action ou de négociation. Ils ont surtout connu un changement de nature au cours du siècle passé. En effet, sept syndicats (la CGT, FO, l’UNSA, l’Union syndicale Solidaire, la CNT, la FGAAC et la FSU) se revendiquent de la Charte d’Amiens, texte fondateur d’un syndicalisme « à la française ».
Le syndicalisme révolutionnaire place la lutte comme principal et quasiment unique levier d’amélioration de la condition ouvrière et salariale. Par opposition le syndicalisme réformiste pense que la négociation constitue le meilleur des leviers pour aboutir aux mêmes résultats.

Depuis quelques années, les conflits sociaux n’ont pas manqué. Les manifestations ont attirés des millions de personnes dans la rue. La raideur dans la négociation des gouvernants actuels est telle, les résultats de ces négociations sont si maigres, que pour beaucoup « faire la grève » ne sert plus à rien.
Résignation, pari politique… Les motifs ne manquent plus pour ne pas relever le défi.

Oui mais… Pas un jour ne se passe sans que l’information ne nous apporte son lot de mauvais présages concernant la situation économique. C’est un peu comme si les décideurs préparaient les opinions publiques à des sacrifices comparables à ceux qui sont exigés du peuple grec.
Notre jovial premier Ministre a même lancé l’idée, pour le moins éculée, d’un alignement avec nos voisins allemands sur tous les domaines de la sphère fiscale et sociale, préconisant au passage un nouveau recul en matière de droit à la retraite.
Dans le même tempo, l’Union Européenne s’apprête à réduire de manière drastique le programme d’aide aux plus démunis alors qu’en France, notamment, une récente étude de l’INSEE fait état d’un développement inquiétant de la pauvreté et des inégalités.
Rares sont les voix, expertes ou politiques, qui proposent d’autres voies plus radicales pour sortir du bourbier dans lequel les requins de la finance nous ont jetés. Celles-ci sont promptement disqualifiées par les théoriciens de l’impossible : hors le marché, point de salut !
Ledit marché continue de tirer les ficelles et les pantins désarticulés qui se réuniront prochainement pour le G20 continueront de nous saouler de leurs beaux discours et engagements sincères sans pour autant prendre les décisions nécessaires au règlement de la crise financière qui secoue la planète.
Le marché exige et impose, au travers de ses bras armés, les agences de notation, un recul des droits sociaux sous prétexte d’un retour aux indispensables équilibres budgétaires.
Mais ces officines vont encore plus loin : la récente dégradation de la note de la dette souveraine italienne est notamment justifiée par une certaine instabilité politique !
Non contente de peser sur les choix budgétaires et économiques des états, la «finance» vient maintenant mettre son grain de sel pour remettre en cause les choix démocratiques des citoyens.
Constatons par ailleurs que trop de nos hommes politiques ne sont pas seulement proches des milieux d’affaires, mais également du milieu tout court. L’addiction à l’argent sale s’ajoute à celle du marché. Le livre du journaliste d’investigation, connu et reconnu, Pierre Péan, lève un voile cru sur les méthodes de notre personnel politique dans un microcosme où se mêlent barbouzes et voyous.
In fine, on s’aperçoit que la vie politique hexagonale ne s’appuie plus sur le fruit du processus démocratique mais obéit aux ordres d’intervenants extérieurs peu recommandables.
Le propos n’est pas ici de suggérer un rejet des urnes, mais bien de pointer le fait que ce processus démocratique est orphelin sans l’intervention directe des citoyens dans tous les domaines où se joue leur avenir commun.
Au moment où nous sommes, certains pensent encore que notre salut de salariés, de retraités, de chômeurs, de précaires ne passe que par ces urnes. Pour la plupart des syndicats dits « révolutionnaires », ils estiment que le monde du travail, sacrifié sur l’autel de la crise, doit se manifester et manifester sans attendre les échéances électorales de 2012, pour imposer les autres choix possibles.

Si l’on parle de mort du syndicalisme, la question fondamentale qu’il convient à chacun de se poser est celle-ci : la lutte est-elle vaine ? Par la négociation et/ou par la grève ?

23ème Café Repaire Berrichon - Charte d'Amiens

Charte d’Amiens

Le Congrès confédéral d'Amiens confirme l'article 2 constitutif de la Confédération Générale
du Travail, disant : « La Confédération Générale du Travail groupe, en dehors de toute école
politique, tous les travailleurs conscients de la lutte à mener pour la disparition du salariat et
du patronat. »

Le Congrès considère que cette déclaration est une reconnaissance de la lutte de classe qui
oppose sur le terrain économique les travailleurs en révolte contre toutes les formes
d'exploitation et d'oppression, tant matérielles que morales, mises en œuvre par la classe
capitaliste contre la classe ouvrière ;

Le Congrès précise, par les points suivants, cette affirmation théorique :

Dans l'œuvre revendicatrice quotidienne, le syndicalisme poursuit la coordination des efforts
ouvriers, l'accroissement du mieux être des travailleurs par la réalisation d'améliorations
immédiates, telles que la diminution des heures de travail, l'augmentation des salaires, etc.
Mais cette besogne n'est qu'un côté de l'œuvre du syndicalisme ; il prépare l'émancipation
intégrale qui ne peut se réaliser que par l'expropriation capitaliste ; il préconise comme moyen
d'action la grève générale et il considère que le syndicat, aujourd'hui groupement de
résistance, sera, dans l'avenir, le groupe de production et de répartition, base de la
réorganisation sociale ;

Le Congrès déclare que cette double besogne quotidienne et d'avenir découle de la situation
des salariés qui pèse sur la classe ouvrière et qui fait à tous les travailleurs, quelles que soient
leurs opinions ou leurs tendances politiques ou philosophiques, un devoir d'appartenir au
groupement essentiel qu'est le syndicat ;

Comme conséquence, en ce qui concerne les individus, le Congrès affirme l'entière liberté
pour le syndiqué de participer en dehors du groupement corporatif à telles formes de lutte
correspondant à sa conception philosophique ou politique, se bornant à lui demander, en
réciprocité, de ne pas introduire dans le syndicat les opinions qu'il professe au dehors ;

En ce qui concerne les organisations, le Congrès déclare qu'afin que le syndicalisme atteigne
son maximum d'effet, l'action économique doit s'exercer directement contre le patronat, les
organisations confédérées n'ayant pas, en tant que groupements syndicaux, à se préoccuper
des partis et des sectes qui, en dehors et à côté, peuvent poursuivre, en toute liberté, la
transformation sociale.

samedi 15 octobre 2011

Annonce du 22ème Café Repaire Berrichon

Photo : Loic Touzet

Amis AMG d'ici et d'ailleurs bonjour,

La prochaine rencontre du Repaire berrichon, aura lieu le jeudi 20 octobre à 19h au Bistrot le Guet-apens à Pigny (10 km au Nord de Bourges direction Henrichemont). Je le rappelle à nouveau pour ceux qui ne l'aurait pas bien noté, les rencontres du Repaire berrichon ont toujours lieu le troisième jeudi du mois.

Pour repartir du Guet-apens avec plus de questions que de réponses, cette 22 ème rencontre sera consacrée aux problématiques des techniques de l'information, du temps et de notre appréhension de celui-ci. Car on peut avoir le sentiment de vivre dans un monde gouverné par une technologie de l'internet qui va plusieurs millions de fois plus vite que notre cerveau. Mais le temps n'est pas la vitesse. Le temps n'a pas de vitesse. Ce qui s'accélère ce n'est pas le temps, c'est ce qui se passe dans le temps. Ce qui s'accélère, c'est notre représentation du monde et cette rapidité nous prive du temps de réflexion et d'analyse nécessaire à la part du vrai et du faut.

Comme le dit Joël de Rosnay, "faisons de notre vie un original, une oeuvre d'Art", pour ne pas succomber à la déflagration collective d'une claustrophobie global et pour ne pas être dupe de la propagande du progrès qui chercherait à nous vendre une accélération de l'histoire. Aujourd'hui, le rythme médiatique, celui des transactions boursières ainsi que les masses d'informations qui nous arrivent font que le monde nous parait de plus en plus complexe. Et quand les choses se compliquent, il faut prendre de la hauteur pour ne pas "vivre et penser comme des porcs" et pour ne pas subir passivement ce qui pourrait devenir un "accident généralisé des connaissances".

Nous diffuserons donc un film documentaire de Stéphane Paoli consacré à Paul Virilio qui pose des questions essentielles à notre rapport au(aux) temps.



Conférence du 4 juillet 2011, organisée par l'agence CURIOUSER en partenariat avec le Social Media Club, les Silicon Maniacs et Knowtex à La Cantine.

Compte-rendu de l'intervention de Patrice Flichy - Chercheur et professeur de sociologie à l'Université de Marne-la-Vallée, membre du LATTS (Laboratoire Techniques Territoire et Société) et co-fondateur de la revue « Réseaux »

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En guise d'introduction au prochain Repaire qui sera consacré aux luttes syndicales, nous accueillerons un auteur photographe qui exposera ses clichés sur les murs du Guet-apens jusqu'en novembre. Vous pourrez donc rencontrer Loïc Touzet et nous inaugurerons son exposition qui portera sur le thème de la 23 ème rencontre du Repaire berrichon.

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sur le thème de cette rencontre :
- "L'Explosion du journalisme. Des médias de masse à la masse de médias" d'Ignacio Ramonet - Galilé mars 2011
- "Paul Virilio, penser la vitesse" film documentaire de Stéphane Paoli - Arte 2008
- Patrice Flichy : http://www.youtube.com/watch?v=pu2hcVZJLi0
- "Vivre et penser comme des porcs" de Gilles Châtelet - Exils mars 1998

sur le travail de Loïc Touzet :
http://loictouzet.blogspot.com/

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sur le "Café Repaire berrichon" :
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sur l'émission "Là bas si j'y suis" :
http://www.la-bas.org/

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contact Café Repaire berrichon :
Jean Frémiot
09 51 04 07 74
jf@jeanfremiot.fr
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21ème Café Repaire Berrichon - « Le mouvement Occupons Wall Street est actuellement la chose la plus importante au monde »


En guise de bonus, nous vous invitons à litre ce texte de Naomi Klein. Cette intervention n'est pas sans rapport avec le sujet qui nous occupera lors de cette rencontre du Repaire berrichon de novembre.

Naomi Klein, journaliste canadienne et auteur de La Stratégie du choc, était invitée à s’exprimer par le mouvement Occupy Wall Street, à New York. Selon elle, ce mouvement va durer, car le combat contre le système économique « injuste et hors de contrôle » prendra des années. Objectif : renverser la situation en montrant que les ressources financières existent, qui permettraient de construire une autre société.


Naomi Klein : « Le mouvement Occupons Wall Street est actuellement la chose la plus importante au monde »
J’ai été honorée d’être invitée à parler [le 29 septembre] devant les manifestants d’Occupons Wall Street. La sonorisation ayant été (honteusement) interdite, tout ce que je disais devait être répété par des centaines de personnes, pour que tous entendent (un système de « microphone humain »). Ce que j’ai dit sur la place de la Liberté a donc été très court. Voici la version longue de ce discours [publiée initialement en anglais dans Occupy Wall Street Journal].


Je vous aime.
Et je ne dis pas cela pour que des centaines d’entre vous me répondent en criant « je vous aime ». Même si c’est évidemment un des avantages de ce système de « microphone humain ». Dites aux autres ce que vous voudriez qu’ils vous redisent, encore plus fort.
Hier, un des orateurs du rassemblement syndical a déclaré : « Nous nous sommes trouvés. » Ce sentiment saisit bien la beauté de ce qui se crée ici. Un espace largement ouvert – et une idée si grande qu’elle ne peut être contenue dans aucun endroit – pour tous ceux qui veulent un monde meilleur. Nous en sommes tellement reconnaissants.
S’il y a une chose que je sais, c’est que les 1 % [les plus riches] aiment les crises. Quand les gens sont paniqués et désespérés, que personne ne semble savoir ce qu’il faut faire, c’est le moment idéal pour eux pour faire passer leur liste de vœux, avec leurs politiques pro-entreprises : privatiser l’éducation et la Sécurité sociale, mettre en pièces les services publics, se débarrasser des dernières mesures contraignantes pour les entreprises. Au cœur de la crise, c’est ce qui se passe partout dans le monde.
Et une seule chose peut bloquer cette stratégie. Une grande chose heureusement : les 99 %. Ces 99 % qui descendent dans les rues, de Madison à Madrid, en disant : « Non, nous ne paierons pas pour votre crise. »

Ce slogan est né en Italie en 2008. Il a ricoché en Grèce, en France, en Irlande, pour finalement faire son chemin jusqu’à l’endroit même où la crise a commencé.
« Pourquoi protestent-ils ? » demandent à la télévision les experts déroutés. Pendant ce temps, le reste du monde demande : « Pourquoi avez-vous mis autant de temps ? », « On se demandait quand vous alliez vous manifester ». Et la plupart disent : « Bienvenus ! »
Beaucoup de gens ont établi un parallèle entre Occupy Wall Street et les manifestations « antimondialisation » qui avaient attiré l’attention à Seattle en 1999. C’était la dernière fois qu’un mouvement mondial, dirigé par des jeunes, décentralisé, menait une action visant directement le pouvoir des entreprises. Et je suis fière d’avoir participé à ce que nous appelions alors « le mouvement des mouvements ».
Mais il y a aussi de grandes différences. Nous avions notamment choisi pour cibles des sommets internationaux : l’Organisation mondiale du commerce, le FMI, le G8. Ces sommets sont par nature éphémères, ils ne durent qu’une semaine. Ce qui nous rendait nous aussi éphémères. On apparaissait, on faisait la une des journaux, et puis on disparaissait. Et dans la frénésie d’hyperpatriotisme et de militarisme qui a suivi l’attaque du 11 Septembre, il a été facile de nous balayer complètement, au moins en Amérique du Nord.
Occupy Wall Street, au contraire, s’est choisi une cible fixe. Vous n’avez fixé aucune date limite à votre présence ici. Cela est sage. C’est seulement en restant sur place que des racines peuvent pousser. C’est crucial. C’est un fait de l’ère de l’information : beaucoup trop de mouvements apparaissent comme de belles fleurs et meurent rapidement. Parce qu’ils n’ont pas de racines. Et qu’ils n’ont pas de plan à long terme sur comment se maintenir. Quand les tempêtes arrivent, ils sont emportés.
Être un mouvement horizontal et profondément démocratique est formidable. Et ces principes sont compatibles avec le dur labeur de construction de structures et d’institutions suffisamment robustes pour traverser les tempêtes à venir. Je crois vraiment que c’est ce qui va se passer ici.

Autre chose que ce mouvement fait bien : vous vous êtes engagés à être non-violents. Vous avez refusé de donner aux médias ces images de fenêtres cassées ou de batailles de rue qu’ils attendent si désespérément. Et cette prodigieuse discipline de votre côté implique que c’est la brutalité scandaleuse et injustifiée de la police que l’histoire retiendra. Une brutalité que nous n’avons pas constatée la nuit dernière seulement. Pendant ce temps, le soutien au mouvement grandit de plus en plus. Plus de sagesse.
Mais la principale différence, c’est qu’en 1999 nous prenions le capitalisme au sommet d’un boom économique frénétique. Le chômage était bas, les portefeuilles d’actions enflaient. Les médias étaient fascinés par l’argent facile. À l’époque, on parlait de start-up, pas de fermetures d’entreprises.
Nous avons montré que la dérégulation derrière ce délire a eu un coût. Elle a été préjudiciable aux normes du travail. Elle a été préjudiciable aux normes environnementales. Les entreprises devenaient plus puissantes que les gouvernements, ce qui a été dommageable pour nos démocraties. Mais, pour être honnête avec vous, pendant ces temps de prospérité, attaquer un système économique fondé sur la cupidité a été difficile à faire admettre, au moins dans les pays riches.
Dix ans plus tard, il semble qu’il n’y ait plus de pays riches. Juste un tas de gens riches. Des gens qui se sont enrichis en pillant les biens publics et en épuisant les ressources naturelles dans le monde.
Le fait est qu’aujourd’hui chacun peut voir que le système est profondément injuste et hors de contrôle. La cupidité effrénée a saccagé l’économie mondiale. Et elle saccage aussi la Terre. Nous pillons nos océans, polluons notre eau avec la fracturation hydraulique et le forage en eaux profondes, nous nous tournons vers les sources d’énergie les plus sales de la planète, comme les sables bitumineux en Alberta. Et l’atmosphère ne peut absorber la quantité de carbone que nous émettons, créant un dangereux réchauffement. La nouvelle norme, ce sont les catastrophes en série. Économiques et écologiques.

Tels sont les faits sur le terrain. Ils sont si flagrants, si évidents, qu’il est beaucoup plus facile qu’en 1999 de toucher les gens, et de construire un mouvement rapidement.
Nous savons tous, ou du moins nous sentons, que le monde est à l’envers : nous agissons comme s’il n’y avait pas de limites à ce qui, en réalité, n’est pas renouvelable – les combustibles fossiles et l’espace atmosphérique pour absorber leurs émissions. Et nous agissons comme s’il y avait des limites strictes et inflexibles à ce qui, en réalité, est abondant – les ressources financières pour construire la société dont nous avons besoin.
La tâche de notre époque est de renverser cette situation et de contester cette pénurie artificielle. D’insister sur le fait que nous pouvons nous permettre de construire une société décente et ouverte, tout en respectant les limites réelles de la Terre.
Le changement climatique signifie que nous devons le faire avant une date butoir. Cette fois, notre mouvement ne peut se laisser distraire, diviser, épuiser ou emporter par les événements. Cette fois, nous devons réussir. Et je ne parle pas de réguler les banques et d’augmenter les taxes pour les riches, même si c’est important.
Je parle de changer les valeurs sous-jacentes qui régissent notre société. Il est difficile de résumer cela en une seule revendication, compréhensible par les médias. Et il est difficile également de déterminer comment le faire. Mais le fait que ce soit difficile ne le rend pas moins urgent.
C’est ce qui se passe sur cette place, il me semble. Dans la façon dont vous vous nourrissez ou vous réchauffez les uns les autres, partageant librement les informations et fournissant des soins de santé, des cours de méditation et des formations à « l’empowerment ». La pancarte que je préfère ici, c’est : « Je me soucie de vous. » Dans une culture qui forme les gens à éviter le regard de l’autre et à dire : « Laissez-les mourir », c’est une déclaration profondément radicale.

Quelques réflexions finales. Dans cette grande lutte, voici quelques choses qui ne comptent pas :
Comment nous nous habillons,
Que nous serrions nos poings ou faisions des signes de paix,
Que l’on puisse faire tenir nos rêves d’un monde meilleur dans une phrase-choc pour les médias.
Et voici quelques petites choses qui comptent vraiment :
Notre courage,
Notre sens moral,
Comment nous nous traitons les uns les autres.
Nous avons mené un combat contre les forces économiques et politiques les plus puissantes de la planète. C’est effrayant. Et tandis que ce mouvement grandit sans cesse, cela deviendra plus effrayant encore. Soyez toujours conscients qu’il y a aura la tentation de se tourner vers des cibles plus petites – comme, disons, la personne assise à côté de vous pendant ce rassemblement. Après tout, c’est une bataille qui est plus facile à gagner.
Ne cédons pas à la tentation. Je ne dis pas de ne pas vous faire mutuellement des reproches. Mais cette fois, traitons-nous les uns les autres comme si on prévoyait de travailler ensemble, côte à côte dans les batailles, pour de nombreuses années à venir. Parce que la tâche qui nous attend n’en demandera pas moins.
Considérons ce beau mouvement comme s’il était la chose la plus importante au monde. Parce qu’il l’est. Vraiment.

Naomi Klein, le 6 octobre 2011

Discours publié dans Occupied Wall Street Journal.
A lire : le blog de Naomi Klein (en anglais).
Traduction : Basta !

lundi 5 septembre 2011

Annonce du 21ème Café Repaire Berrichon

Libération de paris, Août 1944


C'est la rentrée, l'année s'annonce chaude, alors organisons-nous.

On ne change rien à nos habitudes, les rendez-vous du Repaire berrichon ont toujours lieu le troisième jeudi du mois. Cette rencontre de rentrée aura lieu jeudi 15 septembre 2011 à 19h au bistrot Le Guet-apens à Pigny (10 km au Nord de Bourges direction Henrichemont) et pour l'ouverture de cette nouvelle saison, nous accueillerons l'association pour une Constituante.

Cette association nationale compte de nombreux groupes en région et un cercle se réuni régulièrement à Bourges. Cette structure vise à promouvoir l'élaboration d'une constituante, et pour bien comprendre les buts de cette association, nous recevrons des membres du cercle local berrichon ainsi qu'Anne-Cécile Robert, une des fondatrice de l'association. Anne-Cécile Robert est aussi rédactrice, responsable des éditions internationales et du développement au journal Le Monde diplomatique.

La Barricade de la rue Soufflot, Paris, février 1848, peinture d’Horace Vernet


Eléments de compréhension :

"Histoire des Constituantes" par Samuel Tomei


CONSTITUANTES : Les ruptures


L’Assemblée nationale constituante – 9 juillet 1789-30 septembre 1791


États généraux
La société d’ancien régime est composée de trois ordres : le clergé, la noblesse et le tiers état (ce dernier représentant environ 98 % de la population). Louis XVI convoque les états généraux le 8 août 1788 afin de leur demander de consentir un effort fiscal dans un contexte financier critique. À partir de la fin janvier 1789, les cahiers de doléances commencent d’être rédigés par les différentes assemblées électorales. Tous les Français imposables âgés de plus de 25 ans sont électeurs. C’est la plus large consultation jamais réalisée, presque le suffrage universel. Les nobles élisent directement leurs représentants dans chaque bailliage ou sénéchaussée. Les curés, pour leur part, siègent et votent en personne pour élire leurs représentants. Enfin, dans le tiers, le vote est à plusieurs niveaux : les assemblées de paroisse élisent des représentants aux assemblées de bailliages à raison de deux pour 200 feux. Michel Vovelle précise que chaque corporation choisit un représentant pour 100 membres votants dans les métiers, deux dans les corps les plus distingués (négociants, arts libéraux). Ces électeurs forment ensuite l’assemblée électorale de tiers de la ville, qui refond en un seul les cahiers de doléances et choisit ses électeurs à l’assemblée électorale de tiers du bailliage qui à leur tour élisent les députés aux états généraux. Les états inaugurent leurs travaux le 5 mai 1789 à Versailles. Sur environ 1 200 députés, la moitié représente, à parts quasi égales, le clergé et la noblesse, et l’autre moitié le tiers état. Les députés du tiers réclament le vote par tête, les nobles et les ecclésiastiques préférant le vote par ordre. Ainsi les députés du tiers, qui se rebaptisent « Communes », à l’anglaise, refusent de siéger séparément et souhaitent procéder à la vérification des mandats en commun avec les deux autres ordres qui refusent.

Assemblée nationale
Si l’on enregistre des défections du côté des privilégiés du clergé, la noblesse campe résolument sur ses positions. Le 17 juin 1789, les communes décident, sous l’impulsion de l’abbé Sieyès, de s’appeler « Assemblée nationale ». Selon Alphonse Aulard, « il faut bien rappeler la manière inconsciemment républicaine dont cette assemblée fit aussitôt acte de souveraineté au nom de la nation. » « Inconsciemment » car il n’est alors pas question de renverser la monarchie. Le clergé décide de s’unir au tiers et, la salle des Menus-Plaisirs étant fermée pour cause de préparation de la prochaine séance royale, les députés de l’Assemblée nationale se réunissent dans la salle du Jeu de Paume, le 20 juin 1789, afin de prêter le fameux serment de ne « jamais se séparer, et de se rassembler partout où les circonstances l’exigeront, jusqu’à ce que la Constitution du Royaume soit établie et affermie sur des fondations solides ». « Serment de résistance, serment de faire quand même une constitution » selon Aulard. Quinet, en 1865, raconte : « Ces six-cents hommes étaient debout, la main levée. On apporte une table, Bailly y monte, il reçoit l’un après l’autre le serment de chacun d’eux. Une seule voix s’y opposa ; celle-là servit à constater la pleine liberté des autres. Premier serment d’être libre ! » Le 27 juin, le roi cède à la résistance de l’Assemblée et ordonne à la noblesse de rejoindre l’Assemblée nationale.

Assemblée nationale constituante
Le 9 juillet 1789, l’Assemblée nationale se donne le nom d’Assemblée nationale constituante. Un comité de la Constitution de 30 membres est élu par les députés et Mounier, en son nom, présente un premier rapport le 9 juillet, plan de travail en articles aux termes duquel il s’agira de préciser les droits de la nation et du roi. Les constituants se répartissent au sein de 34 comités (le principe de non cumul n’est pas respecté). L’œuvre de la Constituante est considérable. En voici les principales étapes : Le 9 juillet 1789 naît ce qui deviendra une solide tradition républicaine : le mandat impératif est déclaré nul à une écrasante majorité. Seule l’assemblée est délibérante - c’est le principe de légicentralité -, et les constituants sont ainsi les représentants de la nation entière voué au service de l’intérêt général et non les mandataires d’un territoire ou d’une portion du peuple. Le 11 juillet, La Fayette dépose un projet de Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et demande qu’il figure en tête de la future Constitution. C’est le 26 août de la même année que sera adoptée, amendée, la Déclaration à laquelle se réfère encore aujourd’hui le préambule de notre Constitution. Le 4 août 1789, on abolit les privilèges. Le 10 septembre 1789, l’Assemblée adopte du principe d’une chambre unique, la volonté du souverain étant indivisible. Le 11 septembre, elle accorde le veto suspensif au roi. Le 2 novembre 1789, les biens de l’Église deviennent biens nationaux. Le 7 novembre 1789, les constituants décident de ne pouvoir être membres de l’exécutif. On relèvera aussi la loi Le Chapelier sur les associations professionnelles, le redécoupage administratif en départements, la constitution civile du clergé…
Le 3 septembre 1791, la nouvelle Constitution est présentée à Louis XVI qui accepte de la reconnaître dix jours plus tard et d’y apposer sa signature avant de prêter serment.
Les constituants se séparent le 30 septembre 1791 et ne peuvent être réélus à la future assemblée législative.
En 1922, dans son livre sur la Révolution, Albert Mathiez écrit qu’ « aucune assemblée peut-être n’a été plus respectée que celle qui s’est appelée la Constituante et qui eut en effet l’honneur de « constituer » la France ».


L’Assemblée nationale de 1848

Chute de la monarchie de Juillet, nomination d’un gouvernement provisoire et proclamation de la République.
À la fin février 1848, après plusieurs semaines de protestation populaire que le gouvernement a cherché à endiguer avec de plus en plus de difficulté, la monarchie de Juillet vacille. Le 23, à Paris, la garde nationale, censée rétablir l’ordre, a en effet fraternisé avec les manifestants et la démission de Guizot n’a pas changé le cours des événements. La capitale hérissée de barricades, les Tuileries attaquées par la foule, le roi abdique le jeudi 24 en faveur de son petit-fils, le comte de Paris, âgé de neuf ans. Mais une partie des insurgés a investi le Palais Bourbon et met en échec la tentative de la duchesse d’Orléans de faire reconnaître son fils comme successeur légitime de Louis-Philippe. Ce même 24 février au soir, à l’Hôtel de Ville, un gouvernement provisoire est formé. Le 25 février, la République est proclamée, la Chambre des députés dissoute et la Chambre des pairs interdite de réunion. Le gouvernement décide la convocation d’une Assemblée nationale.

Formation de l’Assemblée constituante.
Le décret du 5 mars 1848 instaure le suffrage universel direct masculin, si bien que le corps électoral passe de 240 000 à 9,4 millions d’électeurs âgés de plus de 21 ans et résidant dans leur commune depuis plus de six mois. Il s’agit d’élire 876 « représentants du peuple » (et non plus députés), âgés d’au moins 25 ans et rémunérés 25 francs par jour pendant la session. Ils sont élus au scrutin de liste (des listes qui ne sont pas bloquées), départemental et à un tour. Le jour des élections, le 23 avril 1848, 84 % des inscrits participent au vote ! Les historiens de la période éprouvent la plus grande difficulté à déterminer avec précision quel est le rapport des forces en présence au sein de la nouvelle assemblée. Très schématiquement, on peut distinguer, de gauche à droite, cinq groupes : les socialistes, les républicains radicaux (les démocrates) qui souhaitent une république démocratique mais se méfient de la République sociale, les républicains de la veille qui forment la majorité de l’Assemblée, les républicains du lendemain, surtout d’anciens orléanistes, enfin, à droite, les légitimistes. L’Assemblée nationale se réunit pour la première fois le 4 mai dans un bâtiment en bois rectangulaire édifié à la hâte dans la cour du Palais Bourbon afin de pouvoir contenir tous les représentants, ce que ne permettrait pas l’hémicycle où se tenaient les séances de la Chambre des députés. Les nouveaux élus proclament la République à l’unanimité dans la salle des séances puis sur le perron de ce que les députés de droite appellent par dérision la « salle de carton » - à dix-sept reprises en tout. Le 4 mai (et non le 24 février) sera ainsi la date retenue pour célébrer la République en 1849, 1850 et 1851. Comme le rappelle Maurice Agulhon, « toute une philosophie politique est incluse dans cette substitution : le régime veut être né dans une assemblée régulièrement élue, et non pas sur des barricades ». Le 10 mai, la Constituante élit parmi ses membres une commission exécutive de cinq membres qui choisira à son tour les ministres. Elle crée par ailleurs 15 comités permanents. La commission exécutive sera démise de ses fonctions après les manifestations consécutives à la fermeture des ateliers nationaux en juin, les pleins pouvoirs étant confiés au général Cavaignac, ministre de la guerre. Une commission de 18 membres d’opinions variées est en particulier chargée de préparer la Constitution. Ils s’accordent sur un modèle prévoyant une déclaration des droits et devoirs, une stricte séparation des pouvoirs avec, d’un côté, une assemblée ne pouvant être dissoute et, de l’autre, un président de la République élu au suffrage universel. Le 19 juin, après un mois de travail, le texte est présenté aux bureaux de la Constituante. Au total, la discussion et les procédures d’élaboration de la nouvelle Constitution durent six mois, le texte définitif étant voté le 4 novembre par 739 voix contre 30 et promulgué le 21.
La mise en place des nouvelles institutions La nouvelle Constitution prévoit donc l’élection d’une chambre unique appelée Assemblée nationale législative, composée de 750 représentants du peuple âgés d’au moins 25 ans, élus pour trois ans au suffrage universel masculin et au scrutin majoritaire de liste à deux tours. Le Président de la République est élu au suffrage au suffrage universel masculin pour quatre ans et n’est pas immédiatement rééligible. Il est à la fois le chef de l’État et celui du Gouvernement puisqu’il nomme et révoque les ministres.
La date de l’élection présidentielle est fixée au 10 décembre 1848. C’est Louis-Napoléon Bonaparte qui l’emporte de loin avec près des trois-quarts des suffrages exprimés. Si Maurice Agulhon estime qu’il est difficile d’interpréter le raz de marée bonapartiste, il ajoute que, au cours des décennies à venir, libéraux et républicains prendront le bonapartisme « comme le test et la mesure de l’analphabétisme politique, et peut-être est-ce en définitive le moins contestable des diagnostics. »
La Constituante se sépare en mai 1849 après n’avoir pu voter que deux des dix lois organiques visant à harmoniser les diverses institutions – interprétation extensive de son pouvoir constituant que l’Assemblée.
La nouvelle Assemblée nationale législative est élue le 13 mai 1849.

La double consultation du 21 octobre 1945
Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, la question se pose de savoir si le complet rétablissement de la légalité républicaine doit se réaliser dans le cadre des lois constitutionnelles de 1875 mises à bas par le régime de Vichy. Cette solution n’a pas les faveurs du général de Gaulle.
Le 21 octobre 1945, un référendum est organisé auquel les femmes sont invitées à voter pour la deuxième fois (elles ont déjà pu s’exprimer lors des élections municipales des 29 avril et 13 mai 1945). Il s’agit pour les électeurs de répondre à deux questions :
1 – « Voulez-vous que l’Assemblée élue ce jour soit une Assemblée constituante ? »
2 – « Approuvez-vous l’organisation provisoire des pouvoirs publics indiquée dans le projet qui vous est soumis ? », le texte prévoyant que l’Assemblée serait élue pour sept mois, que le projet de Constitution serait soumis à référendum et que le chef du Gouvernement désigné par l’Assemblée ne pourrait être renversé que par le vote d’une motion de censure à la majorité de ses membres.
Toutes les forces politiques sauf le parti radical, favorable au retour des anciennes institutions, ont appelé à voter « oui » à la première question. De même pour la seconde question, à l’exception du parti communiste qui n’entendait pas limiter les pouvoirs de la Constituante.
Les trois quarts des électeurs se sont exprimés dont 96 % en faveur du oui à la première question et 66 % pour le oui à la seconde.
Sept mois pour faire une Constitution rejetée par les électeurs
Quant à l’Assemblée constituante, elle est élue au scrutin proportionnel. Le parti communiste devient la première force politique du pays en rassemblant plus de 26 % des suffrages exprimés. Suivent le MRP (24 %), la SFIO (23 %), les modérés (16 %), enfin les radicaux et l’UDSR (10 % - les radicaux sont les grands perdants du scrutin). Charles de Gaulle est élu président du Gouvernement provisoire. Désirant un exécutif fort, il se heurte aux deux partis de gauche, majoritaires en sièges, qui souhaitent, pour leur part, que le centre de gravité du pouvoir reste au Palais Bourbon. Aussi de Gaulle démissionne-t-il le 21 janvier 1946, pensant créer un choc dans l’opinion et croyant pouvoir compter sur le soutien du MRP et par là être rapidement rappelé aux affaires. Il attendra douze ans. Cependant que les trois grands partis s’entendent pour gouverner le pays, donnant naissance au tripartisme. Félix Gouin succède à de Gaulle.
Une commission de la Constitution est créée au sein de la Constituante, successivement présidée par André Philip puis Guy Mollet. Le projet que la commission élabore ne prévoit qu’une seule Chambre qui élirait un Président de la République dépourvu de réelle autorité – il doit se contenter, par exemple, de transmettre à l’Assemblée le nom de ses candidats à la présidence du Conseil... Le texte est adopté par 309 voix contre 249. Soumis à référendum le 5 mai 1946, il est, à la surprise générale, rejeté par 53 % des suffrages exprimés.
Les électeurs sont donc convoqués pour élire une seconde assemblée constituante qui, elle aussi, disposera de sept mois pour proposer à nouveau un texte au référendum.

La seconde Constituante
Le rapport de force, à l’issue des élections, ne change pas considérablement, le MRP (qui a fait campagne pour le « non ») passant en tête, le PCF maintenant ses positions et la SFIO reculant quelque peu. Cela dit, en nombre de sièges, communistes et socialistes perdent la majorité absolue et doivent donc composer avec le MRP. Aussi le nouveau projet prévoit-il une seconde chambre, appelée Conseil de la République – reste que le bicaméralisme est totalement déséquilibré en faveur de l’Assemblée nationale -, l’élection du chef de l’État par les deux chambres, ce dernier disposant du droit de nommer le président du Conseil. Le texte est voté par 440 députés contre 106.
Malgré l’opposition des gaullistes, les Français adoptent la nouvelle mouture par référendum le 13 octobre 1946, par 53,5 % des suffrages exprimés (mais seulement 36 % des inscrits). Ainsi, selon de Gaulle, « un tiers l’a rejeté, un tiers s’est abstenu et un tiers l’a approuvé. » Les élections à l’Assemblée nationale ont lieu le 10 novembre 1946.

Le Serment du jeu de paume, 20 juin 1789, peinture de Jacques-Louis David

liens utiles sur le sujet :

Pourquoi une Constituante ?
http://www.agoravox.tv/actualites/politique/article/pourquoi-une-constituante-24538

sur l'association pour une Constituante :
http://www.pouruneconstituante.fr/

sur l'argent dette :
http://www.youtube.com/watch?v=hudu8SBNLWQ&sns=fb

Les cahiers de doléances, acte premier de la refondation républicaine :
http://www.pouruneconstituante.fr/spip.php?rubrique71

sur Le Monde diplomatique :
http://www.monde-diplomatique.fr/

et aussi, dans le Manière de voir n°118, Les révolutions dans l'histoire :
http://www.monde-diplomatique.fr/mav/118/

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sur le "Café Repaire berrichon" :
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sur l'émission "Là bas si j'y suis" :
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21ème Café Repaire Berrichon - 14 raisons pour élire une assemblée constituante aujourd'hui


14 raisons pour élire une assemblée constituante aujourd'hui :

1. Le lien est rompu entre les citoyens et leurs représentants. Il existe un profond décalage entre les partis et les électeurs. Malgré leur diversité, les partis politiques ne représentent plus la réalité du corps social. 
Ex : en 2005, 96 % des parlementaires approuvent le Traité constitutionnel européen (TCE) tandis que 55 % des électeurs le rejettent. 
La représentation politique devient théorique.Il faut donc combattre pour lui redonner son sens réel.
2. L’irresponsabilité politique des dirigeants s’accroît. 
Ex : En 2005, le « non » n’est suivi d’aucune conséquence politique : pas de dissolution de l’Assemblée nationale ou de démission du président de la République. Le 4 février 2008, le traité de Lisbonne – jumeau du TCE – est ratifié. 
Les institutions encouragent et autorisent cette irresponsabilité. Dans les faits, la responsabilité du Président et du Premier ministre ne peut pas être engagée, mettant leurs actes hors de portée du peuple comme de ses représentants. 
La souveraineté populaire est bafouée.
3. Des élections ont lieu régulièrement mais les citoyens n’ont pas de prise réelle sur la marche des choses. 
Ex : Face à la crise sociale, les inégalités grandissent, la misère augmente, et rien ne change. Des réformes de fond sont nécessaires qu’une représentation extrêmement parcellaire du corps social ne permet ni de discuter ni de faire d’aboutir. 
La démocratie comme gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple, devient une fiction.
4. Des institutions et un mode de scrutin élitistes empêchent de nouveaux partis d’émerger ou bien les enferment dans une alternative stérile : la marginalité ou la conclusion d’accords politiques qui changent leur nature. 
La vitalité de la société française – visible dans les manifestations nombreuses, le monde associatif et dans la campagne populaire du référendum sur le TCE – ne se traduit pas dans le jeu politique. La politique n’est plus l’exercice d’un mandat mais une profession.
5. Les institutions actuelles et les responsables qui sont à leur tête ont été incapables de protéger la population des effets de la crise économique et sociale qui ravage le monde. Cette crise est celle d’un système, celui qui met les intérêts privés au-dessus de ceux des peuples. Les partis qui dirigent le pays s’y sont soumis et veulent maintenir en place des institutions qui leur ont permis de conquérir et de conserver le pouvoir. Il est temps qu’une constituante remette au pouvoir la volonté du peuple et ses capacités à trouver les issues à la crise.
6. La vie civique n’existe plus : absence de débats réels sur les questions qui préoccupent vraiment les citoyens, faux débats, dictature des sondages, infantilisation des électeurs par les mots d’ordre et la militarisation des partis politiques. Une culture fataliste de l’impuissance politique se développe. Ex : les dirigeants invoquent souvent les « contraintes extérieures » (mondialisation, Europe) pour ne pas changer de politique. Lorsqu’ils invoquent la rupture, comme Nicolas Sarkozy, c’est en fait pour se soumettre aux intérêts privés. 
La fonction gouvernementale, destinée à mettre en œuvre l’intérêt général, devient le paravent d’intérêts privés ou étrangers à la France comme à l’Europe.
7. La citoyenneté est réduite à la portion congrue : d’un côté, une pseudo démocratie locale, en réduisant la démocratie aux micro enjeux de proximité, masque la perte de pouvoir réel des citoyens sur les grands enjeux politiques. De l’autre côté, la construction européenne et ses institutions non démocratiques dépossèdent les citoyens de tout contrôle sur les décisions qui s’imposent à eux et sur ceux qui les gouvernent. 
L’absence d’implication des citoyens dans la vie publique constitue un facteur aggravant des problèmes politiques, économiques et sociaux.
8. La séparation des pouvoirs est bafouée. Le Parlement est soumis au dictat d’un président politiquement irresponsable. « L’indépendance de la justice n’est plus un dogme » a même cru pouvoir affirmer le garde des sceaux, Rachida Dati. 
Il s’installe une confusion des pouvoirs au profit de l’exécutif que la construction européenne aggrave parce que ses institutions ne connaissent pas la séparation du domaine législatif et du domaine exécutif. 
Les droits de l’homme sont ainsi directement attaqués. En effet, selon l’article 16 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, « Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n’est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution. »
9. Les dernières révisions constitutionnelles ont été décidées par les grands partis politiques et le chef de l’Etat sans la consultation des électeurs. Comme des miroirs aux alouettes, elles n’améliorent pas la représentation politique et renforcent en outre la prégnance institutionnelle du président de la République. 
L’élection d’une Assemblée constituante au suffrage universel direct permettra de soumettre vraiment la Constitution à la discussion et aux suffrages du peuple et non à une élite et d’en finir avec les révisions constitutionnelles de façade, de diversion ou liberticides.
10. Une Assemblée constituante a pour mission de redéfinir les institutions et les règles du jeu politique de manière ouverte, publique et transparente, en prenant le temps du débat. 
Elle permet aux citoyens d’exercer leur souveraineté sur l’organisation des pouvoirs publics et les principes fondamentaux de la vie politique. 
La France a connu plusieurs constituantes à des moments clés de son histoire : 1789, 1848, 1946.
11. Dans la situation actuelle, le peuple – communauté politique des citoyens - ne peut pas exercer sa souveraineté. Pourtant, d’après l’article 3 de la Constitution, « la souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum ». Il faut remettre le peuple au centre et au fondement de la vie politique. Une Assemblée constituante est le symbole autant que l’instrument de réaffirmation de sa souveraineté.
12. L’élection d’une Assemblée constituante au suffrage universel direct permettra aux citoyens de choisir les représentants en fonction de leurs idées sur les institutions et les règles du jeu politique, et non pas selon ce que leur dictent les habitudes et les mots d’ordre des partis. Elle permettra l’émergence de nouvelles personnalités politiques et le renouvellement des représentants.
13. L’élection d’une Assemblée constituante au suffrage universel direct provoquera un débat sur des questions de fond et non plus périphériques. La redéfinition des règles du jeu politique, effectuée par l’Assemblée constituante, ouvrira l’espace de nouveaux partis politiques mieux en prise avec les préoccupations des électeurs.
14. Les collaborations internationales construites depuis la fin de la dernière guerre mondiale ne répondent pas ou plus aux problèmes et à l’urgence de trouver des solutions protectrices pour les peuples et, en particulier pour le peuple français. C’est en se sauvant lui-même que le peuple français trouvera la voie des collaborations avec les autres peuples et les constitutions qu’ils se seront redonnées pour sortir de la crise mondiale actuelle. Le peuple doit de nouveau parler et gouverner pour le peuple, élire une assemblée constituante au suffrage universel direct, refonder la République et réaffirmer sa souveraineté.


21ème Café Repaire Berrichon - "La séparation des pouvoirs menacée par la crise" par Anne-Cécile Robert

"La séparation des pouvoirs menacée par la crise" par Anne-Cécile Robert - article du 19 août 2011

Réunis pour répondre à la crise financière qui menace, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy proposent la création d’un « gouvernement économique européen » et la généralisation de la « règle d’or » de l’équilibre budgétaire à tous les pays de la zone euro. Cette initiative a été aussitôt commentée : critiquée par le Parti socialiste qui la trouve insuffisante, saluée par Jean-Louis Borloo qui regrette tout de même que ce ne soit « qu’un premier pas », acclamée par le parti présidentiel qui y voit le retour du volontarisme franco-allemand.
Mais, une fois de plus, personne ne s’interroge : les Parlements allemand et français ont-ils été consultés avant que les deux dirigeants formulent ces propositions ? les citoyens habitant la zone euro seront-ils consultés sur ce qui modifierait, d’une manière ou d’une autre, la manière dont ils sont gouvernés ? On sait que la réponse à la première question est non, les assemblées n’étant plus que des chambres d’enregistrement qui ne représentent plus la réalité des sociétés. Quant aux citoyens, le président Sarkozy a dit que l’élection présidentielle trancherait. Autant dire que le consentement des électeurs ne sera guère « libre et éclairé » tant ce scrutin est un fourre-tout parasité par des questions personnelles et des jeux médiatiques sur fond de sondages douteux.
Que reste-t-il du principe de séparation des pouvoirs, fondement des démocraties modernes et inscrit à l’article 16 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ? Les exécutifs agissent de plus en plus comme des PDG d’entreprises qui informent leur conseil d’administration (les Parlements) tandis qu’ils s’occupent, eux, des affaires « sérieuses ». De législateurs, les Parlements sont devenus, selon les manuels de droit, des assemblées de « délibération et de contrôle » dans la seconde moitié du XXe siècle. Aujourd’hui, elles ne délibèrent plus guère puisque les enjeux sont ailleurs (à Bruxelles, au FMI, au G20…) et ne contrôlent plus rien. En effet, le mode de scrutin et les institutions soumettent les élus au bon vouloir présidentiel qui adoube les uns ou les autres, fait et défait les fortune, nomme et limoge les ministres. Le consentement des parlementaires n’est dans ce cadre qu’une formalité. Les humoristes critiquaient la « cour » qui entourait le général De Gaulle – qui ne portait pas les partis politiques dans son coeur – mais, au moins, le Général respectait-il les électeurs puisqu’il se sentait contraint de démissionner lorsqu’il perdait un référendum. Coutume qui ne lui a malheureusement pas survécu. La technicité des affaires et la nécessité « d’aller vite » imposeraient, disent les doctes commentateurs médiatiques, de renforcer les pouvoirs exécutifs. Comme si les affaires n’étaient pas techniques avant guerre ! comme s’il était impossible de prendre 6 mois pour débattre en assemblée de réformes qui engagent souvent l’avenir de plusieurs générations (santé, justice, etc.). On voit bien que ces arguments sont idéologiques et destinés à nous faire accepter la remise en cause puis la disparition de nos droits fondamentaux, au premier rang desquels celui de choisir et de contrôler ceux qui nous gouvernent.
Il est vrai que le suivisme des élus, souvent adoubés par les appareils politiques en récompense de leur esprit conforme et servile, laisse peu espérer du respect du principe de séparation qui changerait sans doute peu de chose au sort de populations bien mises à l’épreuve. Cela ne fait que confirmer que le mal qui ronge nos démocraties est général et profond. Aucune institution n’est en mesure aujourd’hui de remplir correctement le rôle que la démocratie lui assigne au nom de nos libertés. Le président ultra-préside comme un monarque à peine éclairé, le gouvernement est réduit au statut de collaborateur du chef de l’Etat, la représentation nationale ne représente plus rien. Alors, la séparation des pouvoirs dans tout ça… C’est bien pourquoi, la nécessité de réclamer l’élection d’une Assemblée constituante chargée de remettre la République sur pied s’impose de plus en plus. En effet, il ne s’agit plus de bricoler (la Constitution s’est vu appliquer 28 grosses rustines depuis son adoption en 1958) mais d’une refondation d’ensemble de notre démocratie.

21ème Café Repaire Berrichon - "Démocratie, réveille toi, la bourse est devenue folle" par André Bellon

vidéo l'argent dette

"Démocratie, réveille toi, la bourse est devenue folle" par André Bellon - article du 8 août 2011

De crise boursière en crise boursière, le temps s’écoule, emportant avec lui les entreprises, les emplois, le pouvoir d’achat, la démocratie. Les agences de notation – qui sont-elles ? de qui tiennent-elles leur pouvoir exorbitant ?– notent avec enthousiasme tous ceux qui accentuent la crise sociale, martyrisent leurs salariés, détruisent leurs services publics, les encourageant à avaler toujours plus des médicaments qui tuent. Dans cette immense braderie, les États –faut-il encore les appeler ainsi ?- ne sont plus que les commis de la bourse. Les citoyens sont sommés de s’incliner devant les nécessités économiques, entendez par là les contraintes imposées par les marchés financiers.
Que s’est-il passé ces derniers jours qui a conduit tant de thuriféraires du système, de la gauche à la droite, à dénoncer la « dictature des marchés » dont ils étaient jusqu’alors de serviles propagandistes ? C’est que, soudain, les piliers mêmes de la société qui en était le géniteur sont attaqués, notamment les Etats-Unis. Du coup, plus personne n’est à l’abri. L’équation à résoudre est délicate pour les responsables politiques et économiques. Pour l’instant, ils s’affligent en chœur des conséquences tout en continuant de s’accommoder des causes. Il est, en effet, paradoxal de parler d’intervenir après des décennies pendant lesquelles le seul mot d’ordre fut la dérégulation, alors que les gouvernements eux-mêmes se sont dépossédé des moyens de contrôle qu’ils détenaient, leurs représentants estimant – naïfs ou cyniques – que le libre marché trouverait lui-même des équilibres favorables à la prospérité. On sait aujourd’hui qu’il n’en est rien.
Car la politique lancée dans les années 1980-1990 a consisté à rendre la vie publique dépendante de forces lointaines, incontrôlables, à mettre les prédateurs financiers aux commandes de l’humanité. Certes, le capitalisme est fondé sur l’actionnariat, mais c’est tout récemment que les actions sont devenues essentiellement des objets de spéculation plus que des moyens de financement des entreprises. Certains rares économistes dits de droite et certains grands capitaines d’industrie en dénoncent les perversités et, déjà, dans les années 1930, de grands économistes, tel John Maynard Keynes, avaient demandé que des règles strictes encadrent les marchés boursiers pour éviter de tels dérapages.
La spéculation mondialisée rend inopérante toute politique publique. Dans ce contexte, ce qu’on appelle officiellement crise reflète les désarrois ou les aspirations des spéculateurs, jamais les difficultés des citoyens. Or, dans toute vision humaniste, ce sont les citoyens qui doivent être l’objet de l’attention des responsables politiques. Il faut donc enfin inverser la logique infernale. Le contrôle de la spéculation est un objectif indispensable à toute sortie de crise. La classe dirigeante actuelle, trop exigüe et trop liée à la logique financière, ne peut évidemment s’opposer à ces intérêts. Seule une force authentiquement démocratique est susceptible de faire barrage et d’imposer à des marchés devenus fous, des solutions par définition politiques, et c’est sur elle que les classes dirigeantes réformatrices devront s’appuyer.
C’est pourquoi la souveraineté populaire est au cœur de tout projet de transformation. L’élection d’une Assemblée Constituante au suffrage universel est le moyen indispensable de cette rénovation. Faute de quoi, de crise en crise, d’aveuglement en aveuglement, de démission en démission, c’est une sorte de barbarie qui se profile pour l’humanité.

jeudi 9 juin 2011

Annonce du 20ème Café Repaire Berrichon


Le 20ème Café Repaire berrichon aura lieu jeudi 16 juin 2011 à 19h au bistrot Le Guet-apens à Pigny (10 km au Nord de Bourges direction Henrichemont).

Pour cette dernière rencontre de la saison, nous traiterons de la santé, de l'hôpital public et plus spécifiquement de la psychiatrie en recevant des salariés de l'hôpital George Sand qui sont actuellement en lutte contre la politique de leur direction. Déjà en 2008, une inter syndicale s'étaient opposés à un regroupement de la psychiatrie active sur le site de Bourges George Sand, puis en 2010, ils subissaient un projet du suppression des gardes médicales et de des pharmacies du site de Dun sur Auron et Chézal Benoît. Bref, la direction, aux ordres de l'Etat, est en marche pour démanteler un service public de proximité en vue de faire des économies sous prétexte qu'il n'y a plus de psychiatres et de pharmaciens volontaires pour aller dans le fin fond de nos campagnes... Citoyens ruraux, restez en bonne santé !


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Le collectif des 39 contre la Nuit Sécuritaire :
http://www.collectifpsychiatrie.fr/

La folie n’est concevable qu’irréductiblement liée à la condition humaine.
Contrairement à la maladie somatique, il existe une modalité particulière de souffrance psychique liée à certains modes de structuration subjective. Elle ne relève pas d’une causalité linéaire mais d’un déterminisme pluri factoriel marqué du sceau de la complexité.
Détachés des idéologies marquées du pragmatisme, l’art et les techniques psychiatriques prennent en compte la personne dans son ensemble : il s’agit de soigner quelqu’un et non une maladie.
Engagée dans la réalité sociale, la psychiatrie se doit éthiquement de préserver la singularité et l’originalité des personnes qui se confient à elles ou lui sont confiées ; elle ne se conçoit qu’en relation avec les patients, leurs familles mais aussi avec les acteurs du social et du champ médico-social et prône par conséquent une politique psychiatrique inscrite dans la communauté.
Nous, soignants en psychiatrie affirmons que :
• Notre engagement thérapeutique tient d’abord à la considération de la vulnérabilité et de la créativité des patients ; il doit par ailleurs nous conduire à promouvoir tous les lieux nécessaires à une hospitalité pour la folie qui constitue l’enjeu de notre travail : dans l’hospitalisation, comme dans les lieux ambulatoires qui doivent mettre l’accueil au cœur de leur projet.
• La dimension relationnelle est au cœur de tout processus de prévention et de soins
• Les valeurs républicaines de liberté, égalité et de fraternité sont le socle constitutif de toute pratique.
Aussi refusons-nous avec force :
• L’abandon des patients renvoyés à la rue ou à la prison
• L’idéologie sécuritaire qui stigmatise, contient, isole et maltraite les plus démunis des citoyens
• Toute modification ou interprétation des lois qui confirmerait la ségrégation et la stigmatisation des patients en les assujettissant à des lois spécifiques et aggraverait la tendance à l’enfermement.
• L’idéologie falsificatrice qui ferait croire que soigner sous la contrainte dans la cité serait une avancée pour les patients ou leur famille.
• L’imposture des protocoles standardisés pseudo scientifiques déniant la singularité de chaque acte, de chaque projet soignant, de chaque patient.
• La mainmise de l’appareil technico gestionnaire tentant d’annihiler, de nier et d’écraser la dimension créative et inventive de tout processus de soin.
Aussi soutenons nous toute pratique qu’elle soit publique en accord avec les acquis du secteur, libérale conventionnée ou associative, garantissant en particulier la continuité des soins et prônant l’attachement à des valeurs fondamentales telles que : respect du secret professionnel, engagement relationnel, indépendance professionnelle, respect de l’intimité du patient.
Nous défendrons un enseignement reposant en particulier sur la psychopathologie, et nécessitant la réintroduction de formations spécifiques désarrimées de la logique, du cadre théorique et des intérêts hospitalo-universitaires actuels autant que de l’emprise des laboratoires pharmaceutiques et ceci pour tous les professionnels de la psychiatrie.
Avec et pour ces valeurs nous continuerons à dénoncer toutes les dérives politiques, techniques, gestionnaires et sociales qui enfermeraient peu à peu les patients dans un carcan déshumanisant.
Nous affirmons que ce combat est essentiel pour que la psychiatrie ne bascule pas dans la barbarie où rejeter et punir ferait disparaître les pratiques accueillantes de soins désaliénistes.

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liens utiles sur le sujet :

Collectil des 39 contre la Nuit Sécuritaire :
http://www.collectifpsychiatrie.fr/

Le discours sécuritaire de Sarkozy le 2 décembre 2008 :
http://www.collectifpsychiatrie.fr/?page_id=2

Médiapart :
http://blogs.mediapart.fr/edition/contes-de-la-folie-ordinaire/article/280211/deraison-d-etat-ou-des-raisons-de-l-etat

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sur le "Café Repaire berrichon" :
http://caferepaireberrichon.blogspot.com/

sur l'émission "Là bas si j'y suis" :
http://www.la-bas.org/

Repaires des Auditeurs Modestes et Géniaux de Là-bas si j'y suis :
http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=981

lundi 16 mai 2011

19ème Café Repaire berrichon


Le 19ème Café Repaire berrichon aura lieu jeudi 19 mai 2011 à 19h au bistrot Le Guet-apens à Pigny (10 km au Nord de Bourges direction Henrichemont).

"Tchernobyl, Fukushima et nous"

C'est au moment où l'on se prépare à commémorer les 25 ans de Tchernobyl qu'au Japon, meurtri et désemparé, la nature dans toute sa violence, relance la question du nucléaire. Rendons hommage aux victimes de Tchernobyl en y associant celles de Fukushima.

Que s'est-il passé à Tchernobyl le 26 avril 1986 ? Quel scénario a pu conduire à une telle catastrophe ? Malgré l'expérience acquise, pourquoi 25 ans plus tard, des hommes, des héros, des femmes et des enfants tremblent pour leur santé ? Y-a-t-il des similitudes entre les deux évènements ? Quelles sont les différences ? Avons-nous les réacteurs les plus sûrs du monde ? Chez nous devons-nous craindre pour nos vies ?

A toutes ces interrogations, Daniel Déprez environnementaliste et lanceur d'alerte, tentera de répondre au cours d'une conférence en 3 volets : Tchernobyl, Fukushima et la situation française.



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liens utiles sur le sujet :
http://www.acro.eu.org/
http://www.ma-zone-controlee.com/
http://www.cartoradiations.fr/


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sur le "Café Repaire berrichon" :
http://caferepaireberrichon.blogspot.com/

sur l'émission "Là bas si j'y suis" :

http://www.la-bas.org/

Repaires des Auditeurs Modestes et Géniaux de Là-bas si j'y suis :
http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=981

sur la RRR :

http://www.reseau-rr.net/
http://www.reseau-rr.net/index.php?option=com_content&view=article&id=48&Itemid=50

mardi 5 avril 2011

Annonce du 18ème Café Repaire Berrichon


"Savoir et Politique"

En cette triste date anniversaire de l'arrivée du Front national au second tour des élections présidentielles le 21 avril 2002, le Café Repaire berrichon recevra Bernard Stiegler sur le thème "Savoir et Politique".

Cette 18ème rencontre du Café Repaire berrichon aura lieu jeudi 21 avril 2011 à 19h au bistrot Le Guet-apens à Pigny (10 km au Nord de Bourges direction Henrichemont).
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Suivre la conférence en direct dès 19h00.


samedi 12 mars 2011

Annonce du 17ème Café Repaire Berrichon


Amis AMG d'ici et d'ailleurs bonjour,

La prochaine rencontre du Café Repaire berrichon, aura lieu Jeudi 17 mars à 19h
au Bistrot le Guet-apens à Pigny (10 km au Nord de Bourges direction Henrichemont). Ces rencontres ont toujours lieu le troisième jeudi du mois.

Par ces temps quelque peu mouvementés et pour mieux comprendre la notion de pouvoir, la réunion du 17ème Café Repaire berrichon portera sur la nature humaine. Pour ce faire, je vous invite à consulter les liens ci-dessous pour que nous puissions en discuter. Nous partagerons donc notre soirée avec Noam Chomsky, Michel Foucault et qui vous voudrez inviter à la discussion. Après "Chomsky & Cie", "Chomsky & le pouvoir".


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C'est qui ce Noam Chomsky ?
http://fr.wikipedia.org/wiki/Noam_Chomsky

Et Michel Foucault c'est qui ?
http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Foucault


Noam Chomsky face à Michel Foucault : "Justice contre pouvoir", document de 1971
http://www.youtube.com/watch?v=LP5DGwGABLo

"Sur la nature humaine". Je l'ai trouvé sur priceminister à 7,03€

http://www.priceminister.com/offer/buy/7911783/Foucault-Michel-Sur-La-Nature-Humaine-Comprendre-Le-Pouvoir-Interlude-Livre.html

sur "Chomsky & Cie"

http://www.lesmutins.org/chomskyetcompagnie/

Justice en péril, inquiétantes dérives
http://anticor.org/2011/03/11/inquietantes-derives/

et pour couronner le tout et en restant dans le sujet : sur la procédure des pulvérisations de pesticide de Brive : relaxe des trois pomiculteurs corréziens

http://www.actu-environnement.com/ae/news/tribunal-brive-relaxe-pomiculteurs-correze-pesticides-12118.php4

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et aussi : « Les riches sont solidaires, organisés, mobilisés. Faisons comme eux ! »

Vendredi 18 mars 2011 à 20h00, à l’amphi des Beaux-Arts, place Cujas à Bourges
conférence organisée par ATTAC18 en collaboration avec le Cercle Condorcet.

avec Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot sont auteurs du livre « Le Président des riches : enquête sur l’oligarchie dans la France de Nicolas Sarkozy » (Ed. Zones).
"Petits chèques entre amis, dîners mondains, légions d’honneur et comptes en Suisse … L’affaire Bettencourt a jeté une lumière crue sur les connivences souterraines qui unissent pouvoir politique et puissances de l’argent. Dans ce livre-enquête, les sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, spécialistes de la bourgeoisie française, donnent à voir, au-delà des scandales, la logique d’un système. 
Pour faire vivre un monde où l’entre-soi permet l’affirmation des réseaux, ils rapportent des histoires révélatrices, glanées dans les coulisses du règne de Nicolas Ier. En brossant la chronique des premières mesures prises, ils dévoilent les ressorts d’une politique systématique en faveur des nantis : bouclier fiscal, abattements et exonérations en tout genre, dépénalisation du droit des affaires ne sont que les éléments visibles d’une guerre des classes au service de l’aristocratie de l’argent. Aux discours du Sarkozy qui prétendait vouloir refonder le capitalisme s’oppose la réalité des actes : paradis fiscaux, fonds spéculatifs, bonus des traders, stock-options et cadeaux aux banques se portent bien et ont permis au capital financier de retrouver de sa superbe. 
Derrière la façade d’un pouvoir démocratique se dessine ainsi le tableau inquiétant d’un tout autre régime : une oligarchie, un gouvernement des riches pour les riches."

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sur le "Café Repaire berrichon" :
http://caferepaireberrichon.blogspot.com/

sur l'émission "Là bas si j'y suis" :
http://www.la-bas.org/


Repaires des Auditeurs Modestes et Géniaux de Là-bas si j'y suis :
http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=981

Groupe facebook :

http://www.facebook.com/pages/La-vie-manifeste/144512592271065?v=info#!/group.php?gid=147133520508